DEEP PURPLE: Live at The NEC (DVD - 2016)



Ce concert filmé date de septembre 2002 et marque les adieux à la scène de Jon Lord. De plus, le guitariste Steve Morse apparaît comme un membre à part entière du groupe. Le Pourpre Profond a choisi de plonger dans la malle aux souvenirs en proposant des morceaux assez anciens (« Mary Long », « When a blind man cries » avec une superbe intro de Steve Morse). Les hits majeurs sont aussi honorablement représentés : « Fireball » (qui déboule fort), « Woman from Tokyo » (avec un très beau break), « Lazy », « Space truckin’ » (avec une intro typique du style de Steve Morse). Seuls deux titres récents rappellent que Purple compose encore : « Ted the mechanic » et « The well-dressed guitar » (un instrumental signé Steve Morse avec une impressionnante démonstration de guitare). Don Airey se fend d’une performance instrumentale en solo (piano classique, abus des samplers pour un extrait de « La guerre des étoiles », orgue blues). Soudain, Jon Lord apparaît et les choses deviennent plus sérieuses avec ce son d’orgue caractéristique qui annonce un puissant « Perfect strangers ». Puis le groupe envoie une bonne version de « Speed king » juste avant une démonstration en solo de Steve Morse (« Greenleaves », « Sweet home Alabama », écho de rigueur, saturation maîtrisée et acrobaties à la six-cordes) qui sert d’introduction à « Smoke on the water » où le même Steve colore le solo de son style personnel. Juste après, on a droit à un autre retour dans le passé avec « Hush » et « Black night ». Le concert s’achève sur le méga tube « Highway star », interprété ici en version un peu plus molle que l’original avec Ian Gillan qui vocalise en duo avec la guitare de Steve Morse sur le solo (oui, il a encore une belle voix mais pas question de chanter « Child in time »). Une interview de Roger Glover et Ian Gillan vient compléter ce show avec, pour une fois, des sous-titres en français. Ce DVD (qui a surtout une valeur sentimentale en raison de la présence de Jon Lord) témoigne de la survie d’un groupe légendaire mais apporte également son lot de questions, toujours non résolues depuis quatorze ans. Le Deep Purple revisité peut-il répondre aux attentes des fans de la première heure ? Avec tout le respect qui lui est dû, le génial guitariste Steve Morse a-t-il réellement sa place au sein d’une telle entité ? Pourquoi, depuis toutes ces années, a-t-on l’impression d’assister à deux parties de shows distinctes semblant collées l’une à l’autre (Deep Purple d’un côté, Steve Morse de l’autre) ? Les vieilles gloires doivent-elles se reposer sur leurs lauriers ou continuer coûte que coûte au risque de ne plus sonner pareil et de décevoir une partie de leur public ? Autant d’interrogations qui sont restées et resteront encore longtemps sans réponses. Et puis, pour finir, la question qui fâche : Ritchie Blackmore était-il irremplaçable ? Chacun répondra en son âme et conscience mais, pour ma part, je dirai oui. Un DVD réservé aux fans irréductibles des deux Ian (Gillan et Paice) et aux adorateurs du regretté Jon Lord.
Olivier Aubry